Référendum au Liechtenstein : une victoire dangereuse

Publié le par Contrerévolution

En septembre 2011, la population du Liechtenstein confirmait par référendum l’interdiction de l’avortement dans cette principauté, avec une courte majorité (52,3%). Le Prince Alois avait précédemment annoncé qu’il s’opposerait à toute loi sur l’avortement, quel que soit le résultat du référendum.

Certes, nous devons nous réjouir de ce résultat. Nous devons aussi nous méfier de ces victoires, où un moyen mauvais a permis ponctuellement un résultat bon, mais lourd de menaces pour l’avenir.

 

1/ Le référendum, symbole éclatant de la souveraineté populaire

 

Nous avons vu que la souveraineté populaire (fondement de la « démocratie ») est une erreur conceptuelle. Sur le long terme, elle ne peut que renforcer la Révolution.

Le référendum exalte au plus haut point cette notion de souveraineté populaire. Le peuple est appelé à donner son avis sur une question qui lui est posée, ou qu’il s’est lui-même posée dans le cas de « référendum d’initiative populaire ».

 

2/ Les conditions de légitimité d’un vote

 

L’Eglise a défini les conditions de légitimité d’un vote, que nous rappelons succinctement

  • les votants doivent être compétents et concernés

  • la question doit être légitime.

Ici, la question est évidemment illégitime : « doit-on autoriser le meurtre des enfants à naître ? ».

Plus généralement, il arrivera que des questions illégitimes soient posées quand

  • c’est un pouvoir révolutionnaire qui pose la question ;

  • ou bien quand le peuple peut lui-même décider des questions (initiative populaire).

Il est cependant possible d’imaginer un pouvoir chrétien qui poserait au peuple une question légitime, par référendum, sur des questions où chacun peut avoir un avis (compétence) et est concerné.

 

3/ Un arbre mauvais porte de mauvais fruits

 

A la vue des résultats du Liechtenstein, il serait tentant de louer la méthode (référendum), et de réclamer son application en France pour beaucoup de sujets. Depuis des années, beaucoup d’amis le réclament. Conjoncturellement, l’idée peut être intéressante, sur des sujets comme l’immigration ou la fiscalité. Mais il est probable que, une fois la porte ouverte, beaucoup d’autres sujets soient mis au vote, avec des défaites probables : euthanasie, poursuite de l’homofolie, etc.

Pour revenir au cas du Liechtenstein, nous sommes bien sûr heureux du résultat. Mais il faut voir aussi que ce vote

  • a montré que la majorité « pro Vie » était très faible ;

  • a renforcé dans l’esprit des gens le côté « souveraineté populaire » ;

  • pourrait être remis en cause par un autre vote d’ici quelques années.

 

Plus encore, ce petit pays est un des derniers où le Prince chrétien continue à jouer un rôle majeur. Que serait-il arrivé en cas de victoire du vote « pro mort » ? Il en serait résulté une crise institutionnelle, des pressions diverses (pays voisins, UE, ligues des Droits de l’Homme, etc.). C’est ce qui s’est passé en Belgique, où pourtant le Roi avait beaucoup moins de pouvoir que le Prince en son pays. Il est probable que l’autorité du Prince Alois sur son pays en aurait été fort affaiblie intérieurement et extérieurement, ce qui était sans doute un des buts des initiateurs de ce référendum.

 

Au bilan, réjouissons-nous du résultat ponctuel obtenu. Mais méfions-nous de vouloir en tirer des conclusions hâtives : un arbre mauvais porte toujours de mauvais fruits. La souveraineté populaire électoraliste est une arme de la Révolution, sans doute l’arme qui nous fait le plus de mal actuellement dans nos pays « avancés ».

 

 

 

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O
<br /> Je suis Liechtensteinois et je vous informe que ce que la presse de votre pays dit sur le Hilf statt strafe est faux, il n'a jamais été question de legaliser l'avortement mais de remplacer la peine<br /> d'une année de prison pour la coupable par une année de suivie medicale d'où le nom de la proposition du premier ministre.<br /> <br /> <br />
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