Où donner son impôt sur le revenu ?

Publié le par Contrerévolution

La fin de l’année est la période privilégiée pour les dons. La fiscalité française est très favorable pour aider les associations, et les œuvres catholiques en bénéficient beaucoup. Mais l’effort (pourtant réel) pourrait être largement amplifié. « Pourrait » … ou « devrait » ? !


Rappel des règles actuelles

Un don fait à une association (d’intérêt général) permet de recevoir un reçu fiscal de cette association. Pour ceux qui sont « imposables », ce reçu permet de réduire l’impôt sur le revenu (IR) de 66% du don. En donnant 1000 euros, on réduit son IR de 660 euros1 (si l’on est imposable de plus de 660 euros). Le don n’a donc coûté que 340 euros. En clair, vous « perdez » 340 euros, l’Etat « perd » 660 euros, et l’association « gagne » les 1000.
L’échéancier est généralement le suivant : le don est effectué en novembre – décembre (maintenant !!), et la réduction d’impôt se fait sur l’année suivante, donc en moyenne en juin – juillet. Le donateur doit donc faire l’avance des 66% pendant environ 6 mois.
Enfin, votre « capacité de dons » ne dépend pas des « crédits d’impôt ». Le crédit d’impôt n’a en fait rien à voir avec l’IR, sauf que c’est sur la même feuille. Quelle que soit votre situation, l’Etat vous donnera votre crédit d’impôt, soit en déduction de votre IR, soit par un chèque à part. Si votre IR est de 660 euros, et que vous avez un crédit d’impôt de 10 000 euros, vous pouvez toujours faire un don de 1000 euros, vous bénéficierez bien de la réduction de votre IR, le coût de ce don de 1000 euros sera bien de 340 euros pour vous. Et l’Etat vous fera un gros chèque pour votre crédit d’impôt.

Rendez à César etc.

Beaucoup pensent que cette parole du Christ « empêche de faire des dons », ou bien que ces dons doivent être très limités pour ne pas « spolier l’Etat ».
Or le Christ parle de l’impôt que l’Etat demande, exige. Pour l’IR, l’Etat donne le choix. Vous pouvez orienter l’IR vers des investissements (par exemple via l’immobilier). Vous pouvez l’orienter vers des associations. En dernier recours, s’il en reste, vous pouvez le donner à l’Etat …
Les autres impôts (et taxes) ne sont pas « orientables »2 : charges salariales, CSG, TVA, TIPP, taxe foncière, etc. Vous n’avez aucune autre solution que de les payer à l’Etat.


Responsabilité et obligation morale

Chaque foyer imposable a donc le choix de la direction de son IR. Ayant le choix, il en a donc la responsabilité. Lourde responsabilité, de décider d’orienter cet argent vers les bonnes œuvres, ou vers l’Etat. Certes, l’Etat (et ses relais locaux) emploie une partie de son budget pour le Bien commun (Défense, entretien des routes, etc.). Mais il l’emploie aussi pour des usages révolutionnaires : Education Nationale, subventions à des associations « du système » (ou à des pièces de théâtre …), etc. Sachez que le montant global de l’IR est inférieur à celui du budget de l’Education Nationale : si vous ne voulez plus payer cette Education Nationale qui pourrit notre jeunesse, donner votre IR ailleurs ! L’Etat donnant le choix, nous sommes pleinement responsables d’alimenter ainsi la « Bête », alors que nous pourrions faire autrement. N’est-ce pas une obligation morale d’aider le Bien plutôt que le Mal ?


Le vrai problème : les 34%

Le seul vrai problème réside dans le fait que nous devons quand même donner 34%. Même avec la consolation que l’Etat donne 66% (le double de nous !), il faut donner ces 34%. Pour quelqu’un de fortement imposable, fournir 10000 euros aux œuvres implique de perdre lui-même 3400 euros.
C’est un gros effort. Mais il faut en voir les conséquences, en raisonnant en tant que « communauté », dans ce « sain et légitime communautarisme » qui nous est cher. Prenons l’exemple d’une école3. Si son budget est de 100 000 euros par an, il y a deux solutions extrêmes pour trouver cette somme. Soit « la communauté » perd 100 000 euros (en frais de scolarité). Soit elle perd 34 000 euros (en dons), et l’Etat donne les 66 000 euros restants. Cela change tout !
Poursuivons sur cette idée, en nous demandant « qui est imposable », et en raisonnant sur le long terme. Le jeune professionnel est imposable : il bénéficiera de ces écoles plus tard pour ses enfants. Les retraités sont imposables : leurs petits-enfants en bénéficient. Les « riches » sont imposables : euh … ils bénéficient des écoles pour leurs enfants … et ils peuvent payer les 34% ? ! …
Par ailleurs, il y a un lien entre école et natalité. Quand une bonne école existe, l’« ouverture à la vie » est simplifiée, la natalité est plus forte. Sans école, tout se complique : « qu’allons-nous faire de toute cette marmaille ? Scolariser tout le monde à la maison ? Quelle galère ! ». Grâce aux écoles, les enfants sont plus nombreux, donc la communauté est plus forte, et il y aura plus d’actifs pour payer les retraites. Et, en allégeant le budget « scolarité » des familles, celles-ci prennent une plus grande part au combat, car elles ont plus de temps et de moyens (lobbying, adhésion aux bonnes associations, aide diverse, abonnement à Présent, etc.). Il n’y a rien de pire que le cercle vicieux « l’école est trop chère, donc je fais l’école à la maison, donc je ne peux pas aider le projet de développement de l’école locale ». Ce devrait plutôt être : « je peux scolariser mes enfants, donc j’aide l’école, donc celle-ci est plus performante et plus dynamique dans sa vie quotidienne et dans ses projets. ».

Il est difficile de motiver les gens. Et très difficile de leur parler « argent ».
Pourtant, c’est un des enjeux majeurs actuels. Les Socialistes ne s’y trompent pas : ils envisagent d’interdire ce mode de financement des écoles hors-contrat … Il est peu probable que cette interdiction passe (cela concernerait aussi les écoles d’autres confessions). Mais en tout cas, eux savent mieux que nous l’efficacité potentielle de ces dons.

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