Le Ramadan est fini !

Publié le par Contrerévolution

Eh oui, le Ramadan est devenu désormais un rendez-vous habituel de notre société, que nous le voulions ou non ! Maintenant que la « fièvre » est un peu retombée, essayons de tirer profit de cet événement pour en retenir quelques enseignements, et peut-être nous éclairer sur nous-mêmes et la direction que prend notre pays.

 

Une fête qui, en soi, n’est pas nécessairement illégitime

 

En considérant les choses avec recul, et au risque de choquer, le Ramadan ne semble pas être en soi un exercice religieux illégitime. De quoi s’agit-il ? De jeûner pendant un mois, sans prendre ni nourriture ni boisson depuis le lever jusqu’au coucher du soleil. Et le soir, la nuit, de se retrouver en communauté pour prier puis fêter ensemble ce « mois sacré »1.

Difficile donc de « dénoncer » le Ramadan pour ce qu’il est. Il est même possible d’admirer la force de cet exercice communautaire, qui donne le ton pendant 28 jours pour tout un peuple, en lien avec des millions d’autres personnes de par le monde. De nombreux Français non musulmans sont invités par leurs voisins mahométans, et il est parfois très agréable d’apprendre à se connaître par ce moyen. Avouons que nous sommes un peu jaloux de ce succès, et que nous aimerions que le Carême remplisse le même office… ce qui est loin d’être le cas…

 

La marque d’une inversion de la présence des religions

 

En France, il est désormais très probable que, justement, le Ramadan soit suivi par plus de personnes que le Carême… Pour risquer quelques chiffres, sur les 10 millions de musulmans estimés, à peu près 70% fêtent le Ramadan, donc sans doute 7 millions. Il est peu probable que le Carême soit suivi par beaucoup de « catholiques non pratiquants », soit 3 ou 4 millions au maximum… C’est sans doute différent pour Noël, mais il semble plus juste de comparer ce qui comporte un effort sur soi plutôt que ce qui est devenu pour beaucoup purement festif.

 

Un instrument de conquête

 

Rendez-vous communautaire majeur, le Ramadan permet aux musulmans de France de conquérir une place de plus en plus importante, à la fois globalement et localement.

Globalement, nous assistons à une offensive médiatique de plus en plus marquée, avec la complaisance habituelle des médias aux ordres.

L’aspect local est peut-être moins connu, mais tout aussi intéressant. Nous avons déjà mentionné le côté sympathique d’une invitation entre voisins. Plus profondément, cela traduit en réalité l’occupation concrète du terrain, et l’établissement d’un rapport de force local : c’est le musulman immigré qui accueille le « Souchien », et qui l’intègre dans la nouvelle « coutume locale ». Plus encore, par le bruit, les rires, la musique, les débordements plus ou moins conscients, l’Oumma locale marque son territoire. Le Souchien réticent ou tout simplement fatigué doit subir la loi locale. Râler contre ces nuisances est déjà prendre un risque, et passer pour un tristus qui n’aime pas faire la fête. Porter plainte ou faire intervenir les forces de l’ordre pour que cesse le tapage nocturne, c’est se condamner à déménager rapidement… Nous avons tous un jour accepté l’effort de supporter un voisinage bruyant pendant un soir, voire deux. Le Ramadan dure un mois entier, ce n’est plus tenable : soit on s’adapte à ce rythme, soit on fuit…

Ainsi se consolide année après année une sorte d’épuration culturelle et religieuse.

 

La difficulté d’une réaction catholique

 

Comme nous l’avons dit, il est difficile de stigmatiser un exercice spirituel qui peut avoir sa légitimité en tant que tel, s’il est librement choisi. C’est sans doute pour cela que l’Eglise actuelle envoie des messages d’amitié à l’occasion du Ramadan, un des cinq piliers de l’Islam… A ma connaissance, l’Eglise n’envoie pas de message d’amitié quand les musulmans respectent d’autres piliers, comme le Jihad, ou d’autres prescriptions comme le voile intégral ou la polygamie2.

Par ces messages, on peut considérer que l’Eglise essaie de faire œuvre de pédagogie (de pastorale ?) en disant plus ou moins clairement : « il y a de bonnes choses dans votre pratique, et nous vous assurons de notre amitié à cette occasion. Vous aurez remarqué qu’en revanche nous n’envoyons pas de message d’amitié à d’autres occasions. Quand nous aurons ensemble bien médité sur tout cela, peut-être comprendrez-vous que les morceaux de vérité que contient votre religion sont inclus dans la Vérité que seule l’Eglise possède. Et que ce qui ne va pas dans votre religion n’existe pas chez nous. Alors, comprenant cela, vous vous convertirez à la Vraie Foi ».

Ne soyons pas naïfs : l’Eglise ne dit jamais cela aussi clairement3. Le pourrait-elle, dans notre monde actuel, sans risquer un embrasement général ?

 

La difficulté d’une réaction sociétale

 

A notre niveau, la réaction n’est pas plus simple. Invitons-nous nos voisins musulmans (ou autres) lors de nos fêtes chrétiennes ? Oui et non : sous le couvert du folklore ou de la culture, nous faisons découvrir notre patrimoine religieux, par les Pardons bretons, par la visite d’églises ou de monuments, par la féerie de Noël, etc. Mais force est de constater que, individuellement, il est peu probable que nous invitions nos voisins à manger un bol de riz et aller faire le Chemin de Croix du vendredi saint…

La « fête des familles » encouragée par les AFC irait peut-être un peu plus dans ce sens, mais elle refuse toute étiquette religieuse.

Reconnaissons le mérite du MJCF qui, depuis des décennies, emmène en camp des jeunes de toute origine pour un moment d’amitié… et d’évangélisation, avec de très beaux fruits.

Au bilan, nous sommes globalement bien timides ! Et pourtant, il est peu probable que les Musulmans quittent un jour la France : la seule solution pour éviter l’affrontement dans 20 ans est vraisemblablement leur conversion…

 

 

Le Président Algérien Boumédienne avait dit que « nous (Musulmans) conquerrons l’Europe par le ventre de nos femmes » : il n’est évidemment pas illégitime pour eux de procréer, comme pour toute famille. De la même façon, par la pratique annuelle du ramadan, l’Islam conquiert peu à peu l’espace médiatique et local.

L’Eglise, abandonnée par son bras armé que la doctrine des « deux glaives » nous demandait de constituer pour la protéger, en est réduite à jouer le jeu pastoral dangereux du « je positive certains points, pour être ton ami et dialoguer à cœur ouvert, en espérant que tu réfléchiras… ».

Et nous, nostalgiques peut-être d’une France « blanche et catholique » comme disait De Gaulle, nous sommes très réticents à admettre que la blanchitude hexagonale est probablement révolue, et que la catholicité doit ouvrir les bras à nos voisins de palier allogènes.

Ayons le courage d’aller au bout du raisonnement. Supposons que l’Eglise accepte demain comme catholiques à part entière des gens très basanés, avec des prénoms arabes4, priant sur des tapis cinq fois par jour Allah akbar (sans la seconde phrase évoquant Mahomet…), saluant en se frappant le cœur, s’habillant de sarouals, ânonnant inch’allah après chaque verbe conjugué au futur, se déchaussant dans leur lieu de culte, faisant le Ramadan… En France (et ailleurs), devrons-nous en être choqués ? Tout cela n’a pourtant rien d’illégitime en soi…

 

Ce serait peut-être la fin de la France telle que nous l’entendons. Mais la France est-elle un absolu, ou bien l’Eglise ? Il ne nous restera alors plus qu’à pleurer comme des femmes ce que nous n’avons pas su défendre comme des hommes5 A moins qu’il soit nécessaire que le grain tombé en terre meure, pour donner beaucoup de fruits.

 

Les années à venir seront passionnantes… !!!

 

 

 

Charles.rosiers@gmail.com

1 Ce qui peut être illégitime, en revanche, ce sont surtout les excès qu’il entraîne souvent notamment la nuit, et son caractère obligatoire étant donnée la difficulté de l’exercice (même si des dérogations sont prévues). Quant à son impact sur la santé, il faut relativiser… : l’autoflagellation ou le port d’un cilice sont des pratiques tout à fait catholiques et n’ont pas toujours le meilleur effet sur la santé.

2 Dans son message, le Pape François souligne « le jeûne, la prière et l’aumône », qui peuvent être des pratiques légitimes.

3 Cette clarté n’est pas simple à obtenir… Le texte papal nous invite à la fois à « respecter la religion de l’autre, ses enseignements, ses symboles et ses valeurs », et à ne pas respecter nécessairement le « contenu de ses convictions religieuses »… Comprenne qui pourra !

4 Mohamed signifie Benoît !

 

5 En 1492, à la fin de la Reconquista, ce reproche fut adressé par sa mère au dernier prince Maure vaincu à Grenade par les Catholiques.   

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